Appel à communications (clos)

L’écriture, qui sert à relier les hommes dans le temps et dans l’espace – réels ou imaginaires –, est devenue, dans la plupart des sociétés, un outil incontournable pour la construction de l’individu et son insertion sociale et professionnelle. L’écriture a, en effet, des conséquences importantes sur le développement de la pensée au niveau individuel et collectif, en lien avec l’évolution des activités humaines. À l’école et à l’université, elle est mobilisée dans toutes les disciplines, participe à la construction et à la structuration des savoirs et plus largement permet l’élaboration d’une pensée personnellement assumée. L’acculturation à l’écrit, qui contribue notamment à la réussite scolaire et universitaire, est indispensable pour entrer sur le marché du travail, quel que soit le métier envisagé.

Des exigences de plus en plus fortes en matière de compétences en écriture s’expriment dans les discours des différents acteurs de la société. Dans les faits, la complexité inhérente à l’écriture, qui s’accroit avec l’essor des technologies numériques, ainsi que les hétérogénéités individuelles et sociales légitiment une mobilisation collective au niveau de l’école, de l’université et de la société pour faire de l’enseignement de l’écriture un projet prioritaire. Cet appel à propositions s’inscrit dans ce contexte et dans le champ des littéracies (universitaires ou non), qui s’est développé, d’abord dans l’espace anglophone (Literacy Studies, Academic Literacies, etc.) et plus récemment dans l’espace francophone, impliquant de plus en plus de chercheurs de disciplines variées.

Ce colloque vise à faire un état des lieux des recherches actuelles sur l’écriture, sa complexité, son enseignement, son apprentissage tout au long de la vie et la formation à cet enseignement. Ces points, qui feront chacun l’objet d’un axe du colloque, seront abordés par une pluralité d’approches destinée à ouvrir de nouvelles perspectives de recherche et de collaborations interdisciplinaires.

Axe 1 : éléments épistémologiques

Les contributions proposées pour cet axe pourront aborder la définition de l’écriture, les théories qui balisent son apprentissage, ses différentes fonctions, la place du numérique ainsi que les méthodes de recherche en didactique de l’écriture. Elles pourront porter plus précisément sur les points suivants :

 - ce qu’est l’écriture de la maternelle à l’université, dans la sphère privée ou dans la sphère publique et professionnelle, en contexte « monolingue » ou plurilingue mettant en contact des langues plus ou moins maitrisées. Quels sont les savoirs et savoir-faire en jeu depuis l’acte grapho-moteur jusqu’à la construction d’un écrit contextuellement pertinent ? Quels sont les modèles sous-jacents ?

 - les fonctions et les usages de l’écriture tout au long de la formation scolaire et universitaire, dans les différents domaines d’activité ou disciplines, et dans les différents cursus.

- la place du numérique dans l’écriture, les transformations induites par les nouvelles technologies et leurs effets sur le développement de la compétence scripturale. Quelles sont les contraintes liées au développement exponentiel des nouvelles technologies ? Quel rapport au temps ces nouvelles technologies induisent-elles ? Quelle place permettent-elles d’accorder  à l’écriture collaborative ?

- la constitution de corpus scolaires et universitaires à destination de la recherche en didactique de l’écriture et/ou dans le champ des littéracies, les outils et les méthodes d’analyse des corpus ainsi que les modèles théoriques qui les sous-tendent.

- les théories, les concepts et les notions qui sous-tendent les pratiques des enseignants et les programmes ministériels (lorsqu’ils existent).

- les théories, les concepts, les notions construites par les recherches en didactique de l’écriture.

- les liens entre les recherches en didactique de l’écriture et celles menées dans le champ des littéracies (universitaires ou non).

Axe 2 : Enseignement de l’écriture

Les contributions proposées pour cet axe se rapporteront essentiellement aux productions d’écrits et aux pratiques d’enseignement. Elles pourront porter plus précisément sur les points suivants :

- ce qu’on fait écrire, dans les différentes disciplines et dans les différents cursus.  Quels sont les genres de discours et les types d’écrits sollicités ? Quels liens peut-on faire entre les genres scolaires et les pratiques sociales de référence ? Quelles ruptures et quelles continuités peut-on repérer, en matière d’enseignement et d’apprentissage de l’écriture, de l’école à l’université ?

- les pratiques, les dispositifs, les stratégies et les outils dans l’enseignement et dans l’apprentissage de l’écriture. Quelles sont les manières d’opérer, de mettre en œuvre et de faire entrer dans l’écriture ? Quelles ruptures et quelles continuités peut-on observer ? Quelle est la place de la réécriture ? Quelles sont les réponses apportées face aux difficultés des publics à besoins spécifiques ? Quelle est la place du numérique et quels sont ses apports et ses limites ?

- l’effet des représentations et plus largement du rapport à l’écriture des enseignants sur leurs pratiques professionnelles. Comment leur rapport à l’écriture et leur rapport au savoir influencent-ils l’enseignement de l’écriture et ses usages en classe, dans les différentes disciplines ?

Axe 3 : Apprentissage de l’écriture

Les contributions proposées pour cet axe se rapporteront essentiellement aux stratégies des apprenants et à leur rapport à l’écriture ainsi qu’aux effets des dispositifs mis en œuvre pour enseigner l’écriture. Elles pourront porter plus précisément sur les points suivants :

- les stratégies d’écriture des apprenants. Quelles sont leurs manières d’entrer dans l’écriture ? Comment gèrent-ils les différents paramètres liés à la production de l’écrit ? Les stratégies d’écriture sont-elles spécifiées par les disciplines ? Quels sont les obstacles, les difficultés rencontrés ? Quels sont les leviers utilisés ?

- les effets des dispositifs mis en œuvre sur l’apprentissage de l’écriture. Comment mesurer l’évolution de la compétence scripturale ? Quels savoirs et savoir-faire sont pris en compte dans les évaluations nationales et internationales ?

- les effets de l’apprentissage de l’écriture dans les disciplines sur la construction des savoirs et compétences disciplinaires.

- l’influence du rapport que le scripteur entretient avec l’écriture, l’influence de ses conceptions et celle de son milieu sur le rapport à l’écriture et sur le développement de la compétence scripturale.

- l’influence des outils/des supports, notamment de ceux liés à l’utilisation du numérique par les scripteurs, sur l’apprentissage de l’écriture. Quelles facilitations, quels obstacles, quelles transformations du rapport à l’écriture peut-on repérer ?

- l’acquisition de l’écriture en contexte plurilingue.

Axe 4 : Formation à la didactique de l’écriture

Les contributions proposées pour cet axe se rapporteront essentiellement à la formation à la didactique de l’écriture dans la formation initiale et continue des professionnels prenant en charge l’enseignement de l’écriture (en contexte scolaire, universitaire ou extrascolaire). Elles pourront porter plus précisément sur les points suivants :

- la didactique de l’écriture dans les plans de formation. Quelle est la place  de la didactique de l’écriture dans les plans de formation ? Quelles sont les conceptions de l’écriture sous-jacentes aux formations proposées ? Quels savoirs et savoir-faire sont attendus ? Quels dispositifs de formation sont mis en œuvre et quels en sont les effets ?

- la place de l’écriture dans les dispositifs de formation à la didactique de l’écriture. Quels usages de l’écriture et pour quelles finalités ? Quelle place dans l’évaluation de la formation ?

- les représentations, le rapport à l’écriture et les pratiques d’écriture des formateurs.

Modalités de communication

Le colloque se tiendra à l’ESPE d’Aquitaine/Université de Bordeaux, du 19 au 21 octobre 2016.

Chaque demi-journée comprendra une conférence plénière suivie de communications (30 min, dont 10 min de discussion), de symposiums (2h00) et, en fin de journée, de tables rondes (1h00).

  • Les communications individuelles devront s’inscrire dans l’un ou plusieurs axes proposés. Elles seront regroupées en ateliers.
  •  Les symposiums devront également s’inscrire dans les axes du colloque ; ils  comporteront au moins 4 intervenants et un discutant et ils impliqueront au moins deux laboratoires.

Soumission des propositions de communication

Les propositions de communication ou de symposium seront rédigées en Times New Roman, taille 11, interligne simple, sans styles ni modes de révision. Elles comporteront le nom, le prénom, l’institution, le courriel du contributeur ou de l’interlocuteur privilégié en cas de coauteurs, l’axe ou les axes privilégiés, un titre, un résumé comprenant l’objectif de recherche, des indications précises sur le cadre théorique, la méthodologie, un aperçu des résultats ainsi que des références bibliographiques (5 pour la communication et 10 pour le symposium).

  • Les propositions de communication individuelles (titre, résumé et bibliographie) n’excèderont pas 3000 signes, espaces compris.
  • Les propositions de symposium, titre et texte de cadrage, n’excèderont pas 3000 signes, espaces compris. Elles seront accompagnées des titres, résumés et bibliographie de chaque contribution, de 1500 signes chacune, espaces compris, comportant des indications claires sur le cadre théorique, la problématique, la méthodologie et les résultats.

Calendrier de soumission des propositions

Les propositions de communication ou de symposium sont à envoyer exclusivement à colecriture2016@espe-aquitaine.fr

  • Clôture : le 21 mars 2016 - minuit.
  • Notification aux auteurs : le 13 mai 2016.

Après le colloque, les communications qui seront sélectionnées par le comité scientifique feront l’objet d’une publication.

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